Un joyeux bordel

Publié le par pauline

Quand on est à l'étranger et que l'on fait des rencontres, très rapidement arrive la fameuse (ou facheuse) question : 

...suspence un peu...

"Alors... ça te plait Istanbul ?"

(ça marche aussi avec toutes les autres villes étrangères dans laquelle vous séjournez.. Par exemple (non pas que je vous prenne pour des idiots, mais j'aime quand les choses sont précises) : "Alors ça te plait New York", ou "Alors ça te plait Dublin", ou "Alors ça te plait Nancy" ... (vous m'avez comprise) 

Oui, en général cette question arrive juste après le : "Tu viens d'où?" que l'on me demande en guise de réponse (ou de réconfort) lorsque j'ouvre ma bouche et que sort une phrase truffée d'erreurs gramaticales et avec un accent à couper au couteau...  Mais passons...

Alors bien sûr, au début, on prends le temps de donner une réponse complète : ce qu'on aime, ce qu'on aime moins, ce qui est nous surprends, ce qui nous conforte dans nos idées, etc, etc... Et puis finalement vient le moment où raconter toujours les mêmes émerveillements finit par lasser. A présent donc, je ne me complique plus la tache en rentrant dans des longues tirades sur la Beauté d'Istanbul, et ses habitants merveilleux.
Et pas simplement parce que ça me fatigue de raconter toujours les mêmes choses, mais aussi parce qu'avec le temps, ma vision idyllique de la Sublime Porte évolue. Passé le temps de la touriste aux yeux-de-mangas-plein-d'étoiles, je suis maintenant plus "équilibrée" dans le regard que je porte sur cette ville (que j'aime toujours autant, ne vous méprenez pas)

Ainsi, après une rencontre, et quand vient LA question "Alors, ça te plait ....blablabla", je réponds à présent systématiquement par trois petits mots, qui résonnent comme la parfaite impression que je ressens sur Istanbul :

Un Joyeux Bordel...

Laissez-moi vous présentez, en images s'il vous plait, c'est High Tech, ce joyeux bordel...




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Beaucoup de Stambouliottes ne jettent rien. "Tout est bon dans le jambon" qu'on dit, enfin on dit pas ça ici... bien sûr... Bref, quand on se ballade on rencontre très souvent des méli-mélos de tout et n'importe quoi...

Moi, des fois je me dis que mon avion s'est planté de destination et m'a déposée en Palestine.
( Pour les plus joueurs, cherchez le chat dans l'image...)



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Un traffic de merde, qui me confirme dans l'idée que je ne conduirais JAMAIS !!! OH GRAND JAMAIS !!!!
Les accidents de voitures frappent énormément nous autres piétons, conducteurs, et même les nombreux animaux errants les rues de la ville. Un turc derrière un volant = danger potentiel. Deux turcs derrière deux volants = disputes, insultes et un trentaine de coups de klaxon.
Les klaxons rythment la danse saccadée des piétons qui tentent de se frayer un chemin entre les voitures.
A Istanbul, ça peut vous paraitre anodin, mais il est impossible de marcher en ligne droite. Kolay Gelsin ! (Bon courage)



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Je n'imaginais pas non plus jouer à "Martine à la Ferme" en arrivant à Istanbul, et pourtant...
Dans les rues, vous trouverez des chiens, des chats, des mouettes (bien sur), des chevaux, des ânes, et parfois aussi des poules. Un brin Kusturica, n'est-il pas ?



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Ce qui m'amuse beaucoup ici ce sont les incessants travaux. Tout le temps et partout, vous trouverez des artisants en train de casser un mur, en train de fumer une clope en regardant le gigantesque trou qu'ils viennent de creuser dans le sol, en train de poser des fenêtres, de casser du carrelage, de changer d'ampoule, de faire couler du béton, de stocker de l'acier, de faire des étincelles en coupant des tuyauteries. N'oubliez pas le bruits qui va avec : coup de marteau, perceuse, ordres criés du chef, planches de bois qu'on jette du troisième étage...etc, etc...




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Vous n'entendez pas ce cher Monsieur vendeur de délicieux jus d'orange frais, et pourtant il est en train de crier " BUYURUN" (autrement dit "s'il vous plait") pour trouver de la clientelle.
Buyurun est THE mot à savoir ici. Sans exagérer, je dois l'entendre plus de 100 fois en une journée, et je ne compte pas les lieux touristiques où, là c'est même pas la peine d'essayer de compter.
En marchant dans la rue, on se fait perpétuellement aguicher par un "buyurun" crié (oui crié, qu'on soit loin ou même à deux centimètres de la bouche du vendeur) et parfois même répété 30.000 fois de suite (type chanson : buyurun-buyurun-buyurun-buyurun-buyurun-buyurun-buyurun-buyurun)



Alors maintenant le jeu est de rassembler TOUTES les photos et indications en légendes pour vous faire une toute petite idée de la ville d'Istanbul...

Je pourrais vous montrer des centaines d'autres photos: de maisons s'écroulants, de pollution, de trottoirs défoncés, de rues encombrées, mais je pense que vous avez compris l'idée.

Et demain, je vous promet, je vous présenterai la Sublime Porte, et toute sa beauté, et qui fait d'Istanbul une ville riche en contrastes... 

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